• Hey.

    Une nouvelle fois, une année s'est écoulée. Quelle année. Il y a un an ici, quel désespoir transpercé cet être. Quels terrible jours j'ai passé, quels nuits sans souhait de lendemain ont manqué de me foutre en l'air pour de bon. Et envers et contre tout, je suis encore là aujourd'hui.

    J'ai survécu.

    La douleur, intense, les cries, les larmes, ont cessé depuis un bon bout de temps maintenant. Et l'échec m'a laissé sur le carreaux, dans le floue, la peur, la déception, et le vide. 

    La tempête est passée, aujourd'hui j'essaie de comprendre le silence qu'elle a laissé derrière elle, ce silence si bruyant et oppressant.

    Quelle beau bordel. Tellement de choses ont été abîmé, et certaine même ont été totalement détruite.

    Je ne pouvais plus rien voir, quant à l'après. Pendant des années, j'avais tout imaginé, j'avais façonné un tel avenir digne de ce que je pensais être la meilleure chose possible pour moi. En comparaison tout le reste était fade, pâle, sans intérêt, ne faisant que remplir une existence vide, inutile, pas assez bien.

    Quand ce futur qui n'a jamais existé a disparu, ah. Il n'y avais plus rien pour moi dans ce monde. Cette vie était devenue inutile.

    Peu importe où je vais désormais, car rien ne pourra me rendre heureuse. Je n'ai pas réussi.

    Je ne suis pas capable de créer quelque chose de bien, de beau, de chaleureux, de fort, de passionné.

    Je suis allée sur internet, sur le site de la fac, pour me caser n'importe où où je pouvez aller. Un chemin pris sans considération, au hasard des vents. Voilà où je suis aujourd'hui. Ah. Le hasard ne fait qu'obéir aux ficelles du destin.

    Je ne serais jamais médecin, mais peu importe. Plus j'avance et plus je découvre qu'il y a tant de choses à faire dans ce monde. Tant choses utiles, accomplies, et qui donne tellement de sens à la vie. La vie, mes amis, est incroyable, j'ai choisi le chemin de la vie et cela ne pourra jamais arrêter de me fasciner.

    Peu importe, un rêve est partie, d'autre le remplaceront.

    Mais cet échec ? Il a manqué de me tuer. Pendant des mois, des mois, il m'a roulé dans la boue, il m'a torturé, m'a tabassé, il s'en est pris à moi et il a bousillé tout ce qu'il a pu bousillé.

    Me voilà alors, j'ai survécu mais j'ai la cervelle bien amoché

    J'essaie pourtant de chérir les doux moments, et de patienter pour tout les autres en prenant garde de laisser de l'espoir quelque part. Mais que faire? J'ai l'impression d'être sur le point d'imploser. 
    J'ai commencé cet année avec tant d'espoir, et j'ai redécouvert les joies de l'amitié, des moments à rire à en pleurer. J'étais si reconnaissante. 

    Mais alors, tout est redescendu. Tout ça n'est pas réel, alors ça suffit, ça ne peut pas durer longtemps, il faut revenir sur Terre. Et là, ça craint.

    J'ai pensé avoir retrouvé un but, et ma passion, mais rien n'est assez. J'ai pensé pouvoir faire de grande choses, mais je suis incapable de saisir les opportunités intelligemment.  J'ai pensé sceller des amitiés fortes, mais personne n'ait décidé à s'accrocher, et ça fait mal putain. 

    Tout, tout semble faux. 

    Et j'ai l'impression de foncer dans le mur. 

    Et de recommencer une nouvelle fois, à devoir affronter la tempête. Sans que jamais ça ne s'arrête.

    De reconstruire, ça prend tellement de temps, d'énergie. Il faut d'abord vouloir reconstruire quelque chose. Que faire si tout les ans la tempête revient? Je ne construirai jamais rien de vrai, de durable, de complet, d'épanouissant. Que faire quand la tempête vous bousille un peu plus à chaque fois? Que faire si même le miel a un arrière goût amer?

    Je ne crois plus en moi.

    Voilà.

    Je ne crois plus du tout en moi et je ne crois plus du tout en mes capacités à créer quoique ce soit qui vaut le coup.

    Et j'ai tout le temps besoin de prouver que je suis capable de quelque chose, que je suis assez bien, que je mérite d'être aimé, que je mérite de faire des grands trucs, que je peux faire des grands trucs.

    Je vie une compétition incessante. Avec le monde, avec moi même, et avec mes standard que j'ai jamais réussi à effleurer.

    Mais stop.

    Stop.

    Là, voilà. Assez parlé du passé, de l'avenir, de ce que ça aurait dû être.

    Je suis là maintenant. Je suis là, et peut être que je ne serais pas là pour très longtemps. Ou peut être que je serais là pour très longtemps. Oh. Vais-je passé ma vie à me regarder voir défiler ma vie ? 

    Pourquoi, mais bon dieu pourquoi je laisse la colère et la rancœur prendre un peu plus le dessus chaque jour? Pourquoi je subis, je subis, encore et encore, et je me plie de plus en plus, sous le poids de cette colère? Pourquoi j'accepte d'être juste incapable? 

    Leïla, pardon.

    Ecoute. Ecoute bien.

    Leïla, je te pardonne. 

    Tout ça, tout ça je le laisse filer. C'est ok. C'est une faute de parcours. Je t'assure, ça va aller.

    Putain, t'y crois ça ? 

    Je me pardonne. Je me pardonne tout. Tout ce que j'ai mal fait, tout ce que j'ai pas fait, tout ce que j'ai fait, je me pardonne. Toutes les erreurs que j'ai commise ne sont que des erreurs, et tout être humain fait des erreurs. 

    L'an dernier, je me pardonne. Je me pardonne ma première tentative. Je me pardonne ma seconde tentative. Je me pardonne d'avoir souhaité ne pas poursuivre. Je me pardonne d'avoir voulue me reposer, d'arrêter. Je me pardonne de ne pas tout avoir essayé. 

    Etre arrivée deuxième sur 120 personnes, ce n'est pas un échec.

    Je me pardonne de toute les mauvaises décisions que j'ai prises. Je me pardonne d'avoir raté tout ce que j'ai raté. 

    Et pour tout le reste, ce n'est pas ma faute. Quand c'est trop lourd, c'est trop lourd. Je suis assez forte, je suis assez bien, je suis capable.

    On est toujours aujourd'hui. Il est 19h03 et je suis en train d'écrire dans un café. 

    Je fais tout ce que je peux. Je me ne me laisse pas aller. J'ai besoin de repos, j'ai besoin de tendresse, j'ai besoin de rires, j'ai besoin d'ailleurs. J'ai besoin de temps, et c'est cool, c'est d'accord, ça va aller. 

    Je ne me force pas à faire ce que je n'ai pas envie de faire. Je ne dois rien à personne

    Je laisse ce qui me déplaît, et je m'accroche de toute mes force à tout ce qui me plaît. 

    Je suis la plus importante. Peu importe mes décisions, les autres devront les accepter. 

    J'en vaut le coup. Je mérite le bien. J'en vaut carrément le coup. 

    Laisse la colère et la rancœur s'en aller maintenant

    Laisse là partir. Ça va aller.

    Ce que je vis là, pour sûr que je ne le vivrais qu'une seule fois dans ma vie. Pour sûr que ça ne durera pas, pour sûr qu’absolument tout est éphémère. Mais je prend le risque. 

    Pour le meilleure. 

    Tant pis pour les choses que je ne peux pas maîtriser, ça fait partie du jeu, ça ne m'empêche pas d'être heureuse et apaisée. 

    Les coups dure arrivent et arriveront. 

    Je laisse cette colère là. Je laisse ma peur, je laisse ma déception. 

    Cette année, j'ai décidé de me pardonner. Je sais que ça prendra du temps, que ça viendra pas demain. Mais je me pardonne. Parce que ça n'en vaut pas la peine alors que moi j'en vaut le coup. Je fais des trucs géniaux et j'imagine des trucs incroyable, et ça, ça vaut de l'or. Je vaut de l'or. Je suis précieuse et importante. Et ça, c'est réel.

    Alors allons-y, laissons-nous la chance de faire de l'extraordinaire.

     

     


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